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« Un manque à gagner de 15 €/1 000 litres sur le beurre plaquette » pour les éleveurs

La FNPL entend défendre le prix du lait via la valorisation du beurre en plaquette réalisée par les transformateurs laitiers.

Un indicateur de valorisation du beurre plaquette, c’est ce qu’a rendu public la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) lors de ses assises à Saint-Malo. Elle espère fournir un repère aux organisations de producteurs et leur donner un outil dans les négociations commerciales, faute d’indicateur interprofessionnel beurre poudre.

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Réunie à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour ses assises du Lait les 3 et 4 décembre 2025, la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) ne veut pas céder de terrain sur le prix du lait en période de négociations commerciales. « Pour le prix du lait en 2026, nous ne tolérerons aucune baisse et exigeons des revalorisations ». L’association spécialisée de la FNSEA met en cause le manque de partage de la valorisation du beurre plaquettes par les industriels laitiers.

Ce beurre conditionné représente 80 % de tout le beurre produit en France selon le syndicat. « Cette valeur n’a pas été rétribuée aux producteurs. Le manque à gagner est de 46 €/1 000 litres en moyenne depuis 2023 », estime l’organisation syndicale. En prenant une formule de prix avec 30 % de produits industriels, le trou à combler pourrait ainsi être de 15 €/1 000 litres pour un éleveur sur le prix du lait.

Très peu de beurre industriel produit en France

Mais comment la FNPL arrive-t-elle à estimer ce manque à gagner ? Benoît Gavelle, secrétaire général adjoint de la FNPL explique. « Nous travaillons depuis trois ans sur un indicateur beurre poudre à l’interprofession qui ne fait pas consensus. Aujourd’hui, parler de valorisation du beurre vrac de 25 kg n’a pas de sens car très peu est encore produit sous cette forme en France. C’est du beurre plaquettes qui est commercialisé en majorité », insiste le syndicaliste.

La FNPL a donc cherché à connaître la valorisation de ce type de beurre grâce à des calculs internes basés sur l’Observatoire de la formation des prix et des marges. Selon le résultat, il y a un surplus et « il part dans la poche des industriels, ce qui n’est pas normal ». En pleines négociations entre organisations de producteurs (OP) et transformateurs, la FNPL espère que cette référence serve à armer les OP.

En guise de comparaison, l’Allemagne, chez qui les transformateurs sont plus compétitifs, « a une valorisation beurre poudre environ 30 € supérieure à la nôtre ». Mais depuis la revalorisation du beurre sur les marchés, cet écart a atteint 75 € si l’on s’en tient à l’indicateur beurre poudre interprofessionnel. « Avec notre indicateur, on retrouve cet écart historique de 30 € », rapporte Benoît Gavelle.

Le syndicat estime aussi que le cours du beurre industriel en France est fictif, car basé sur la vente de beurre industriel sous forme de cubes de 25 kg, un marché sur lequel le commerce est faible.

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